Voir la misère et les conséquences de la guerre par les photos : en écoutant des conférences et en suivant une visite guidée au Pavillon populaire, on découvre la force de la photo.

Au lycée Jules Guesde, des photos défilent sous nos yeux et sont autant de témoignages du passé tragique des réfugiés espagnols lors de la Retirada en 1936. Des familles entières quittent leur village, leur maison, leurs racines et passent la frontière en masse pour échapper à la dictature de Franco. Les photos montrent ces réfugiés accueillis dans des camps de rétention improvisés où les conditions de vie sont terribles. Grégory Turban, historien et responsable scientifique du Mémorial de Rivesaltes, nous explique le contexte avec clarté grâce aux clichés pris il y a presque 90 ans. A sa suite, toujours à l'aide de photos d'archive, son homologue catalan du Musée de l'Exil de La Jonquera, présente les objectifs scientifiques de ce musée de Mémoires récemment ouvert. Ces deux historiens insistent sur l'importance de ces lieux de Mémoires parce que les témoins vivants disparaissent peu à peu. 

De la même manière, les photos reportages de Gisèle Freund préservent la Mémoire et apportent des connaissances pour les générations futures.  Pionnière de la photographie sociale, l’artiste nous montre à travers ses photos - prises au péril de sa vie - une vérité dérangeante sur la montée du nazisme ou encore l’engagement politique des photographes ouvriers toujours en Allemagne. Exilée d'abord en Allemagne (parce que Marxiste) puis en France (parce que juive), elle effectue des reportages sur la misère en Angleterre lors de la crise économique des années 30 puis passe 10 ans en Argentine où elle voyage beaucoup et fait de nombreux reportages sur les populations autochtones d'Amérique du Sud.

Lors de cette journée passée en dehors du collège, les élèves de 3ème B ont pu voir combien la photographie est un art essentiel pour capter l’Histoire et la société. La photographie devient à elle-seule témoin d’une vérité qui dépend de ce que veut montrer le photographe lorsqu’il appuie sur son appareil.

Article rédigé en partie en classe avec les élèves de 3B