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L’INOUBLIABLE SIMONE

Par admin francois-mitterrand-clapiers2, publié le vendredi 11 avril 2025 10:53 - Mis à jour le vendredi 11 avril 2025 10:53
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Du 7 au 11 avril, les classes de troisièmes ont accueillis les ateliers du Mémorial de la Shoah avec pour sujet une femme française, incarnation de la résilience Simone Veil, qui a été internée dans un camp de concentration.

En France, nombreux sont les lieux destinés à la mémoire des victimes de la Seconde Guerre Mondiale. L’un d’eux est le Mémorial de la Shoah à Paris, célèbre pour son « Mur des Noms », sur lequel sont inscrits les noms de 76000 juifs déportés de France jusque dans les camps nazis, revenus vivants ou non. Sur cette liste incommensurable, nous pourrions passer à côté d’un nom particulièrement symbolique, celui de « Simone Jacob » connue aujourd’hui sous le nom de « Simone Veil ».

Simone Veil de son nom de jeune fille Simone Jacob nait à Nice le 13 juillet 1927. Elle est la cadette d’une famille juive non pratiquante. Ses parents sont parfaitement intégrés à la société laïque et privilégient une solide culture et une bonne éducation à la religion.  Mais l’antisémitisme ne laisse place à aucune forme d’indulgence. Le 7 avril 1944, alors âgée de 16 ans Simone est arrêtée avec sa mère, sa sœur Madeleine et son frère Jean. Quelques jours plus tard, ils sont envoyés au camp d’internement de Drancy où elle verra pour la dernière fois son frère avant d’être déportée en direction du centre de mise à mort de Auschwitz-Birkenau. Jusqu’à la libération, elle, sa mère et sa sœur traverserons les camps de Birkenau, Bobrek et Bergen-Belsen. Elles ne cesseront de se battre contre la mort omniprésente mais seule Simone et sa sœur reviendront vivantes. 

A son retour en France Simone fonde une famille mais refuse de rester mère au foyer, elle entame ses premières années d’étude. Ainsi, le reste de sa vie, Simone le dédie à la mémoire de ceux qu’elle a perdu et aux causes qui lui semble justes. En tant que magistrate elle se bat pour les conditions de détention des prisonniers algériens durant la guerre d’Algérie. Des conditions qu’elle juge accablantes et qui lui évoquent celles des camps, elle se bat également pour préserver la dignité des prisonniers. Elle devient ministre de la santé en 1974 et se joint au combat pour les droits des femmes ; En 1975, la loi « Veil » est promulguée, elle légalise l’IVG et permet aux femmes de disposer de leur corps. Par la suite elle devient la première femme Présidente au Parlement Européen et milite pour l’union de l’Europe et la paix. En parallèle, elle est élue à l’Académie Nationale et fait graver son matricule de Birkenau sur son épée. Elle entame, finalement, son dernier combat, celui de témoigner. Témoigner pour ne pas oublier. 

L’inépuisable Simone Veil s’éteint le 30 juin 2017. Désormais une figure historique, en 2018 elle devient la cinquième femme panthéonisée. Ainsi, Simone emporte avec elle ses souvenirs mais ses combats menés, eux, subsisteront toujours dans la mémoire collective.

Les ateliers du mémorial ont permis aux élèves de retracer le parcours de chacun des membres de la famille Veil à partir de différents documents proposés aux élèves en fac similé. Ainsi chaque groupe a mené un travail d'historien pour retracer les évènements et mieux comprendre l'Histoire. Un grand merci à l’association du Mémorial de la Shoah et à l'animatrice, enseignante d'histoire, pour leur visite et leur immense engagement dans le devoir de mémoire.

Article rédigé par Mariella JACQUES